mardi 7 octobre 2014

Le jeu d'échecs pour contrer l'Alzheimer

Comme je le mentionnais lors du lancement de mon blog, je publierai des articles démontrant que les échecs peuvent contribuer positivement à plusieurs aspects de la vie.

Est-ce que la pratique des échecs peut aider à prévenir la maladie d'Alzheimer?

C'est bien connu, l'activité physique permet d'éloigner plusieurs problèmes de santé. C'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle je promène mon chien à tous les jours. Bien évidemment, ma santé bénéficie de ces promenades mais je le fais surtout pour ma compagne canine car je veux la garder à mes côtés le plus longtemps possible... et ça fonctionne! Elle a maintenant près de 13 ans, dépassant déjà son espérance de vie (10 à 12 ans pour sa race) et elle est encore enjouée et pleine de vie!

Finelle, mon Golden Retriever 

Pendant l'une de mes promenades matinales avec elle, j'écoutais une entrevue lors d'une émission d'intérêt publique à la radio. La personne invitée était le docteur Judes Poirier, un scientifique oeuvrant dans la recherche sur la maladie d'Alzheimer.  Dr Poirier expliquait que son équipe avait fait une découverte prometteuse dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer.  En effet, il semble qu'une variante génétique donne une protection contre la forme la plus commune de la maladie en repoussant son développement jusqu'à quatre années (détails disponibles ici).  Cette découverte offre de nouvelles possibilités pour le développement d'un traitement plus efficace. Ce sont de très bonnes nouvelles puisque la maladie d'Alzheimer, comme c'est le cas également pour les autres maladies de démence, affecte de plus en plus de gens étant donné les prouesses de la recherche médicale dans d'autres domaines qui augmentent notre espérance de vie décénnie après décennie.

La maladie d'Alzheimer affecte 2% à 4% de la population générale après l'âge de 65 ans.  La proportion augmente toutefois à 15% pour les gens agés de plus de 80 ans.

Les statistiques ci-haut sont bouleversantes, en tout cas pour moi, et expliquent la raison pour laquelle les gens approchant 65 ans (et plus) sont si inquiets à propos de leur condition mentale, tout spécialement ceux qui vivent (ou ont vécu) une expérience avec une maladie de démence à travers une personne affectée qu'il chérisse (ou chérissait).

De plus, une autre étude a démontré que les gens qui prennent leur retraite tôt, 60 ans ou moins, augmentent leur (mal)chance de développer la maladie d'Alzheimer de 3% par année jusqu'à l'âge de 65 ans!  Hummm, j'avais planifié me retirer du monde du travail à l'âge de 55 ans... ce qui veut dire que j'augmenterai de 30% le risque de développer la maladie si j'atteignais mon objectif de retraite!  Dois-je réviser mes objectifs de façon à tenir compte des risques dévoilés par cette nouvelle étude?  Dois-je travailler jusqu'à 70 ans pour être hors de danger?  Non, pas question!  Il n'est pas nécessaire de retarder le moment de la retraite car quelques options existent pour contrer la maladie.


La pratique des échecs peut aider à réduire les risques de développer la maladie d'Alzheimer ou autres maladies de démence

Plusieurs études ont été réalisées récemment pour évaluer si la pratique d'activités sociales et cognitives pouvaient réduire les risques de développer des pathologies apparentées à la maladie d'Alzheimer.  Ces études ont été initiées à la suite de la publication d'un premier article sur le sujet par le docteur Robert Fieldland en mars 2001.  En résumé, les études ont démontré que la pratique de loisirs, d'activités sociale et cognitives réduisait le risque de développer la maladie d'Alzheimer ou d'en retarder considérablement le développement.  Les résultats sont encore plus marquants lorsque les activités sont cérébralement stimulantes.

Durant la dernière décennie, plusieurs jeux d'esprits ont été développés pour aider au maintien des facultés cérébrales.  Afin d'être efficaces, ces jeux doivent stimuler des aptitudes cognitives spécifiques comme la mémoire à court et à long terme, le visuo-spatial, le calcul, la pensée critique et le langage.  Certains de ces jeux sont très biens, mais si vous voulez mon opinion, les échecs sont encore meilleurs!  Laissez-moi vous en donner les raisons.


En plus de stimuler les six fonctions cognitives énumérées ci-haut, la pratique des échecs est plus efficace dans la lutte contre la démence selon moi car il apporte également un aspect social à l'activité : une partie d'échecs implique habituellement deux joueurs et il est également possible de participer aux activités d'un club d'échecs, donnant ainsi un aspect social à l'activité. Quelques études ont démontré que les gens qui maintiennent une vie sociale active pendant leur retraite réduisent le risque d'être affectés par la maladie d'Alzheimer.

Le dernier argument en faveur de la pratique des échecs est que le jeu d'échecs permet, pour les plus disciplinés d'entres-nous, de garder le cerveau dans un état d'esprit de travail pendant la retraite.  En effet, les échecs offrent tellement d'opportunités aux joueurs d'améliorer leur connaissances sur le jeu, qu'ils leur est possible de définir un plan d'études pour élever leur niveau de jeu. Le cerveau restera donc "bien huilé" et gardera son état d'alerte pour quelques aptitudes qui étaient requises lors de la période active : fixer des objectifs, organiser le travail, définir des méthodes, évaluer le progrès et appliquer des ajustements au besoin.

Par ailleurs, les échecs peuvent même offrir la possibilité de faire du bénévolat quelques heures par semaine (pour les jeunes à l'école ou dans un club d'échecs, ou encore auprès des personnes âgées par exemple), ajoutant ainsi une couche de protection supplémentaire, puisque certaines études ont démontré que le bénévolat est efficace dans la lutte contre la démence.


Des preuves?

Après la première guerre mondiale, le gouvernement soviétique a supporté l'apprentissage et la pratique des échecs dans la communauté à travers des programmes subventionnés par l'état. La Russie est devenu la puissance mondiale aux échecs et compte maintenant la plus grande proportion de joueurs d'échecs dans sa population active.  Selon le site World Health Ranking fournissant plusieurs statistiques sur les différents pays et états du monde, la Russie occupe le 154è rang pour le nombre de décès causé par les maladies d'Alzheimer ou de démence (1.6% de la population).  Avec près de 21 fois plus de décès, la Finland occupe le premier rang à ce chapitre (34.9%).  Les États-Unis sont 3è (24.8%) et le Royaume-Uni, la France, le Canada et l'Australie occupent respectivement les places 14 à 17 (avec approximativement 10 à 11 fois plus de décès que la Russie).  On peut justifier ce grand écart de la Russie par rapport aux autres pays développés par le fait que l'espérance de vie des russes est de 10 à 12 ans de moins.  Toutefois, si on compare la Russie avec des pays ayant la même espérance de vie, elle fait 7 fois mieux que l'Iran et 4 fois mieux que l'Indonésie et le Népal. Qui sait, peut-être que les échecs ont quelque chose à voir avec le succès qu'obtienne les russes contre les maladies de démence?

En conclusion, plusieurs options s'offrent à nous pour aider à nous prémunir contre la démence.  Nous pouvons choisir de croiser les doigts et parier sur les scientifiques pour trouver un traitement efficace, ou nous pouvons être pro-actifs et, tout comme nous le faisons avec notre santé physique, faire de la gymnastique mentale afin de garder notre matière grise alerte et prête à l'action.  La suggestion ne vient pas de moi mais plutôt du docteur Robert Fieldland après la parution de son rapport en mars 2001 (traduction libre):

"Le cerveau est un organe comme n'importe quel autre organe du corps. Il vieillit selon la façon qu'il est utilisé. Tout comme l'activité physique renforce le coeur, les muscles et les os, l'activité intellectuelle renforce le cerveau contre la maladie."

Si je suis parvenu à vous convaincre que la pratique des échecs peut aider à prévenir la démence, je vous suggère de vous y lancer dès maintenant!  Et quelle coïncidence... j'ai justement ce qu'il vous faut pour vous guider dans votre apprentissage!  Je vous propose une visite sur mon site, Leçons d'échecs pour débutants, car il vous offre deux façons différentes d'apprendre à jouer et s'améliorer aux échecs : la méthode pas-à-pas (avec des exercices pour aider à assimiler la théorie et pour débuter votre gymnastique intellectuelle) ou avec le guide de référence rapide qui contient tous les essentiels (règles, trucs et astuces) en une seule page.

Je planifie rédiger d'autres articles au courant des prochains mois pour démontrer qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre à jouer aux échecs et qu'il n'est pas nécessaire d'être un fort joueur pour avoir du plaisir et bénéficier de ce que peut apporter ce jeu vieux de 1500 ans! 

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Voici les études référées dans l'article

Leisure Activities and the Risk of Dementia in the Elderly

Participation in Cognitively Stimulating Activities and Risk of Incident Alzheimer Disease

Association of Lifetime Cognitive Engagement and Low β-Amyloid Deposition
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3747737/

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